Johannes Vermeer (2)
Johannes Vermeer (2)
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VERMEER Huile sur toile, 83 x 64,5 cm (v. 1657) Dresde (Allemagne) Gemäldegalerie Ce tableau est la première version du thème proprement vermeerien de la jeune file confrontée à la lumière. Le rideau qui suggère la profondeur est un accessoire emprunté à la peinture hollandaise contemporaine. Mas la personnalité de Vermeer s’affirme dans la sobriété de la composition, la pureté du profil, l’harmonie des accords chromatiques, la recherche, qui deviendra bientôt obsédante, de l’incidence de la lumière solaire sur un intérieur.
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Le Maître des scènes de genre (1)
Les historiens ont longtemps méconnu Vermeer, sans doute en raison de la faible quantité de sa production : on lui attribue à peine une quarantaine de tableaux (seize seulement sont signés, et deux datés), ce qui reviendrait à moyenne de deux ou trois toiles par an, signe que Vermeer travaille lentement, accordant un soin particulier à chacune de ses œuvres.
L’amour de l’art
Un collectionneur, Pieter Van Ruijven, riche bourgeois de la ville, lui achète régulièrement des œuvres et acquiert à lui seul la moitié de la production de Vermeer. Si cette pratique a l’avantage de procurer au peintre une sécurit matérielle appréciable, elle a l’inconvénient de restreindre la diffusion de sa réputation. Elle place en tout cas Vermeer en marge des artistes de sont temps : le peintre ne semble pas préoccupé, comme Rubens ou Rembrandt, par la valeur marchande des ses toiles. Il ne cherche pas à en exploiter les trouvailles faciles à commercialiser ni à les diffuser par le biais de l’estampe. Ses revenus ne dépendent pas exclusivement de la vente de ses tableaux : Vermeer ne peint pas pour vivre, il peint pour peindre, et la peinture devient sa vie. Il peint pour traduire son paysage intérieur, non pour séduire un mécène ou se conformer à une mode rentable, ce qui explique le caractère de très grande authenticité de ses œuvres.
Un répertoire de thèmes limité
Le paysage intérieur de Vermeer est étonnamment stable et homogène. L’artiste reprend inlassablement les mêmes thèmes, dans une quête patiente d'une vérité picturale : la femme, observée dans son activité familière, recevant ou écrivant une lettre, prenant une leçon de musique, jouant de la guitare, ajustant un collier devant un miroir, faisant de la dentelle... Parce que la plupart des toiles de Vermeer ne sont pas datées, il est difficile de suivre l'évolution de la carrière du peintre : seule l'étude de sa manière de traiter l'espace et les couleurs permet de suggérer un itinéraire qui reste hypothétique. La palette initiale puisait dans les tons chauds ; progressivement, les alliances de tons froids vont dominer et les écarts de teintes s'amenuiser. Les couches de peinture se font plus minces et leur surface lisse et transparente donne l'impression de l'émail.
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VERMEER Huile sur toile, 50,5 x 46 cm (v. 1658) New York (Etats-Unis) The Frick Collection Une fenêtre s’ouvre sur le monde naturel, qu’elle ne donne pourtant pas à voir. Elle laisse dans l’ombre l’homme de dos, mais éclaire la jeune fille et le monde abstrait figuré dans la grande carte de géographie qui occupe le mur du fond. Les lignes de construction convergent vers un point de fuite à mi-chemin entre les personnages, dont elle soulignent la relation intime.
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Une atmosphère intime
Après ses premières œuvres, Vermeer délaisse les motifs religieux et la peinture d'histoire mythologique pour se consacrer aux scènes de genre. Il choisit alors résolument les petits formats, et reproduit des intérieurs bourgeois, silencieux et intimes, à travers lesquels il s'exerce sans relâche à apprivoiser l'espace et la lumière, à obtenir une certaine qualité des accords chromatiques et à exploiter leur capacité à rendre sensible la texture de la matière et l'intimité d'une atmosphère.
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VERMEER Huile sur toile, 45,4 x 40, 6 cm (v. 1658-1661) Amsterdam (Pays-Bas) Rijksmuseum La laitière occupe une place unique dans l’histoire de la peinture : Vermeer y atteint une nouvelle maîtrise de l’espace grâce à une étude savante des règles de la perspectives, et cherche un rendu |
Johannes Vermeer (baptisé à Delft, le 31 octobre 1632 – enterré dans cette même ville, le 15 décembre 1675) est un peintre néerlandais (Provinces-Unies) parmi les plus célèbres du siècle d’or. On l’a, de façon énigmatique, surnommé le « Sphynx de Delft », à cause de la combinaison de couleurs inimitables et la luminosité déconcertante présentes dans ses œuvres. Les peintures de Vermeer se distinguent par une utilisation subtile de la couleur et un arrangement idéal, créant une illusion d’espace particulière.
La carrière de Vermeer fut relativement courte et son œuvre de faible ampleur : en vingt ans, il n’a guère peint plus de quarante-cinq tableaux, dont trente-sept sont préservés. Il est fort possible que sa notoriété dépassât peu le territoire provincial de Delft.
Dans la cité hollandaise rattachée à la Maison d’Orange et qui bénéficiait encore d’un statut privilégié, il semble que Vermeer ait acquis une réputation d’artiste novateur.
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Johannes Vermeer (1) : http://culture-jym.over-blog.fr/article-30007485.html